Édition du mercredi 24 avril 2019
Le directeur de l'Éna prend la plume pour défendre son école menacée
Le directeur de l’École nationale d’administration (Éna), Patrick Gérard, a pris la plume pour défendre son école, dans une tribune qui paraît aujourd’hui dans Le Figaro, à la veille d’une conférence de presse d’Emmanuel Macron qui pourrait annoncer sa fermeture.
Tout en se défendant de vouloir « participer au débat actuel sur l’avenir de l’Éna, qui sera tranché par le président de la République », Patrick Gérard estime de son « devoir de rétablir quelques vérités » face aux critiques visant l’école. Celles-ci « choquent voire blessent profondément ses élèves et ses personnels », souligne-t-il.
« Non, les élèves de l’Éna ne sont pas mus par le désir de compliquer la vie de leurs concitoyens », commence-t-il, jugeant ses étudiants « sincèrement soucieux de s’engager pour leur pays, pour l’intérêt général et le bien commun ». « Non, les élèves de l’Éna ne sont pas tous ‘’des jeunes de 25 ans’’ » mais ont un « âge moyen de 31 ans et demi » à la sortie de l’école et y entrent après « plusieurs années d’expérience professionnelle » ou « après des études supérieures plus longues qu’autrefois », poursuit-il.
Le patron de l’Éna conteste également que les étudiants y entrent « par favoritisme » puisqu’ils passent « un concours exigeant ».
La création de l’école en 1945, rappelle-t-il aussi, visait précisément à mettre fin à « un système de cooptation » des hauts fonctionnaires. Et « l’actuelle promotion Molière ne compte aucun enfant d’énarque, de ministre ou de parlementaire », fait-il valoir.
Pour autant, concède Patrick Gérard, « on peut regretter que seuls 19 % des élèves actuels aient un parent ouvrier, commerçant, employé, agriculteur, artisan ou chômeur » et « il faut encore mieux faire ».
Selon lui aussi, la scolarité a été « profondément rénovée » et « les élèves de l’Éna ne sont pas coupés des réalités de leur époque », œuvrant notamment « en faveur de personnes défavorisées » à Strasbourg où l’école est installée depuis les années 90.
Seuls 2,5 % des anciens élèves de l’Éna exercent « une fonction ou un mandat politique » comme c’est le « cas aujourd’hui de 15 députés sur 577 », ajoute-t-il. L’Éna, assure encore Patrick Gérard, « n’a pas le monopole de la haute fonction publique » puisque « plus de la moitié » des ambassadeurs, préfets ou recteurs n’en sont pas issus.
Emmanuel Macron est susceptible de confirmer jeudi lors d’une conférence de presse la suppression de cette école, une annonce qu’il s’apprêtait à faire lors de son allocution du 15 avril, annulée en raison de l’incendie de Notre-Dame, selon plusieurs médias.
L’Éna a formé en un peu plus de 70 ans quelque 7 000 hauts fonctionnaires français et accueilli plus de 3 700 élèves étrangers, venus de 134 pays. Quatre présidents de la Ve République – Emmanuel Macron, François Hollande, Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing – en sont diplômés. (AFP).
Tout en se défendant de vouloir « participer au débat actuel sur l’avenir de l’Éna, qui sera tranché par le président de la République », Patrick Gérard estime de son « devoir de rétablir quelques vérités » face aux critiques visant l’école. Celles-ci « choquent voire blessent profondément ses élèves et ses personnels », souligne-t-il.
« Non, les élèves de l’Éna ne sont pas mus par le désir de compliquer la vie de leurs concitoyens », commence-t-il, jugeant ses étudiants « sincèrement soucieux de s’engager pour leur pays, pour l’intérêt général et le bien commun ». « Non, les élèves de l’Éna ne sont pas tous ‘’des jeunes de 25 ans’’ » mais ont un « âge moyen de 31 ans et demi » à la sortie de l’école et y entrent après « plusieurs années d’expérience professionnelle » ou « après des études supérieures plus longues qu’autrefois », poursuit-il.
Le patron de l’Éna conteste également que les étudiants y entrent « par favoritisme » puisqu’ils passent « un concours exigeant ».
La création de l’école en 1945, rappelle-t-il aussi, visait précisément à mettre fin à « un système de cooptation » des hauts fonctionnaires. Et « l’actuelle promotion Molière ne compte aucun enfant d’énarque, de ministre ou de parlementaire », fait-il valoir.
Pour autant, concède Patrick Gérard, « on peut regretter que seuls 19 % des élèves actuels aient un parent ouvrier, commerçant, employé, agriculteur, artisan ou chômeur » et « il faut encore mieux faire ».
Selon lui aussi, la scolarité a été « profondément rénovée » et « les élèves de l’Éna ne sont pas coupés des réalités de leur époque », œuvrant notamment « en faveur de personnes défavorisées » à Strasbourg où l’école est installée depuis les années 90.
Seuls 2,5 % des anciens élèves de l’Éna exercent « une fonction ou un mandat politique » comme c’est le « cas aujourd’hui de 15 députés sur 577 », ajoute-t-il. L’Éna, assure encore Patrick Gérard, « n’a pas le monopole de la haute fonction publique » puisque « plus de la moitié » des ambassadeurs, préfets ou recteurs n’en sont pas issus.
Emmanuel Macron est susceptible de confirmer jeudi lors d’une conférence de presse la suppression de cette école, une annonce qu’il s’apprêtait à faire lors de son allocution du 15 avril, annulée en raison de l’incendie de Notre-Dame, selon plusieurs médias.
L’Éna a formé en un peu plus de 70 ans quelque 7 000 hauts fonctionnaires français et accueilli plus de 3 700 élèves étrangers, venus de 134 pays. Quatre présidents de la Ve République – Emmanuel Macron, François Hollande, Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing – en sont diplômés. (AFP).
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